Un voyage touristique à Hong-Kong ne tombe sans doute pas sous le sens pour la majorité des Français. Pourtant si vous surmontez votre premier étonnement, attendez-vous à avoir un choc !
Statut historiquement spécial
Hong-Kong est un territoire sous administration spéciale ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Eh bien, on est en Chine mais on est pas en Chine. Depuis la rétrocession du territoire par la Grande Bretagne à la Chine en 1997, les autorités chinoises ont accordé un système politique spécifique pour une durée d’un cinquantaine d’années. Ce qui n’empêche pas la méga puissance de tenter d’aller plus vite que la musique dans l’intégration d’où les soubresauts dont on parle régulièrement dans les médias et plus particulièrement en ce moment.
Un peu d’histoire
La Chine est un empire multimillénaire. Elle n’a donc pas attendu la Grande Bretagne pour s’implanter à l’embouchure de la rivière des perles. Canton est historiquement la ville la plus importante sur le fleuve. C’était même la seule ville ouverte au commerce avec les étrangers au XVIe siècle. Elle vit arriver les Portugais puis les Hollandais et enfin les Anglais. Les premiers conclurent un accord avec l’empereur et fondèrent un comptoir : Macao.
Les activités commerciales dans cette région étant essentiellement maritimes, le piratage devint une activité très lucrative à l’embouchure de la rivière des perles.
La guerre de l’opium
Fin XVIIIe, la consommation de thé explosa en Angleterre. La meilleure production en qualité et en quantité étant chinoise, ceux-ci commencèrent donc à commercer avec l’empire. Malheureusement pour eux, la consommation des chinois restait focalisée sur les produits locaux. L’économie se trouva rapidement déséquilibrée. Qu’à cela ne tienne, nos amis anglais, riche d’une surproduction d’opium cultivé aux Indes, inondèrent le marché en écoulant la résine auprès des sujets de l’empereur. Cette monnaie d’échange devint d’autant plus rentable que l’addiction des consommateurs augmentait.
L’empereur de Chine ne trouvant pas drôle l’abrutissement des forces vives de sa population eu l’impudence d’interdire l’importation du somnifère provoquant l’ire du dealer Grand-Breton et la Guerre de l’opium.
L’Angleterre en pleine révolution industrielle ne fit qu’une bouchée de l’empire millénaire et imposa le rétablissement de l’accès à l’opium du peuple chinois et s’octroya, par la même occasion, l’ile située à l’embouchure de la rivière : Hong-Kong.
Mieux que la mafia New-Yorkaise !
Afin d’optimiser la rentabilité du trafic, la HSBC (Hongkong and Shanghai Banking Corporation) fut fondée en 1865 et le monopole pour les transactions relatives au trafic de la drogue entre la Chine et la Grande Bretagne lui fut confié. La monnaie de Hong-Kong est encore émise, entre autre, par cette banque si bien qu’il n’est pas rare d’avoir des billets HSBC en main.
Je passe sous silence la seconde guerre de l’opium où les anglais ont réussi à entraîner la France pour des actions pas jolies jolies qui de toutes façon ne rapportèrent pas grand-chose à notre beau pays.
La géographie
Dans un périmètre d’une grosse centaine de kilomètres, la région regroupe Guangzhou, le nom chinois de Canton, 15 millions d’habitants. Shenzhen, la silicon vallée de la CPR (République Populaire de Chine), 13 millions d’habitants. Hong-Kong, 7,5 millions d’habitants et Macao 650 mille habitants.
Hong-Kong est un archipel de 240 îles, plus ou moins étendues, plus ou moins habitées. La principale sur laquelle se trouve la ville de Victoria et le Peak du même nom est au milieu de la baie éponyme (un peu comme De Gaulle en France). Ce n’est pourtant pas la plus vaste puisque Lantau, où se trouve l’aéroport aujourd’hui, est la plus grande.
Jusqu’en 1899 la superficie de Hong-Kong s’est étendue sur la terre ferme, incluant l’ancien village de Koolown puis les nouveaux territoires jusqu’à atteindre une superficie sensiblement égale à 10 fois la superficie de Paris.
Koolown
Koolown est arrimé à la terre ferme. Les grandes rues rectilignes sont construites d’immeubles luxueux mais aussi de bâtiment anciens et décrépits. C’est une des zones les plus densément peuplées. Des temples et des marchés offrent aux visiteurs une impression de Chine authentique.
A Mong-Kok, au bout de Koolown City, on trouve les marchés aux fleurs, aux poissons rouges et aux oiseaux. Des lieux de promenade très agréables. Ce n’est pas très loin de cette zone que se trouvait l’ancien aéroport. Par conséquent, les constructions y étaient limitées en hauteur. Dès que celui-ci fut transféré à Lantau, les tours ont poussé comme des champignons après la pluie.
Plus proche de la baie, Temple Street est un lieu incontournable pour acheter tous les gadgets inutiles que vous pourrez rapporter en souvenir. Ce secteur est également celui d’une délicieuse cuisine de rue que l’on peut fréquenter sans trop de crainte.
Des marchés alimentaires sont disséminés dans les différents quartiers. Les produits y sont tellement frais que les poissons y sont découpés vivants (ce qui est assez choquant pour nos âmes occidentales).
Au-delà de Koolown, les Nouveaux Territoires sont parsemés de villes nouvelles hérissées de tours. A Sha Tin le temple des 10 000 bouddhas est fréquenté entre autre de macaques assez agressifs.
La densité d’habitants faiblit au fur et à mesure que l’on s’éloigne et des forêts et des parcs naturels occupent une partie de la montagne.
Pour rejoindre le cœur de Hong Kong, un vieux ferry romantique assure la traversée en une douzaine de minutes. Il ne s’agit pas d’une attraction touristique et les Hong-Kongais l’utilisent régulièrement. Le prix est plus modique si l’on voyage sur le pont inférieur.
Hong Kong
A flanc de montagne la ville s’étire entre Victoria Harbour et Victoria Peak. D’est en ouest les quartiers se succèdent avec des ambiances totalement différentes d’un lieu à l’autre. Central est de quartier des banques et des affaires, mais au pied des buildings des marchés proposent des produits frais, légumes, viandes et poissons. Vers l’ouest, le temple de Man Mo regroupe dans son périmètre les magnifiques galeries d’antiquités. Plus loin encore les boutiques de thé et de médecines chinoises…
A l’est, Wan Chai puis Happy Valley où les anglais se sont implantés en premier. Cette zone marécageuse, qu’ils pensaient être habitable, s’est révélée fatale pour une majorité des premier colons à cause de la malaria.
Un fantastique tramway à deux étages assure la liaison d’est en ouest entre tous ces quartiers.
Dès que l’on monte vers la colline, la forêt remplace les immeubles et on se retrouve en pleine forêt de rhododendrons. Des colibris butinent les fleurs… on ne se sent plus du tout dans une zone des plus densément peuplées au monde.
Le Peak a été aménagé de manière à profiter de la vue époustouflante sur la cité et la baie. Une promenade dans la forêt offre des trouées sur la ville, la mer, les montagnes, c’est magique.
Au sud de l’île, le village d’Aberdeen est hérissé de tours toutes identiques. Dans le port on peut encore voir des sampans, ces bateaux, maisons flottantes habitées modestement.
L’ile de Lamma
Lamma est une petite île habitée de pêcheurs. Quasiment aucun véhicule ne perturbe la quiétude de l’endroit. Un très agréable chemin de randonnée traverse l’île. Seule concession de taille à la modernité : la centrale thermique qui approvisionne Hong-Kong en électricité. Quelques plages de sable blanc sont accueillantes mais il est vivement conseillé de ne faire trempette qu’aux endroits surveillés et munis de filets anti requins ! Plusieurs bateaux permettent de retourner sur Hong-Kong par des itinéraires différents.
L’ile de Lantau
L’île de Lantau est la plus vaste du territoire. Elle est relativement faiblement peuplée. Relié à la terre ferme par des ponts, l’aéroport y a été transféré il y a quelques années. C’est de cette île qu’un pont/tunnel nouvellement construit permet de rejoindre Macao par la route.
On peut accéder au monastère de Po Lin par un téléférique. Et ça je ne vous le conseille pas car une attente de plusieurs heures est à prévoir.
Le monastère est magnifique. Un Bouddha géant domine le site, c’est superbe.
En redescendant sur le côté sud de l’île, on découvre le petit village de Tai O. Les maisons sur pilotis abritent des pêcheurs descendant paraît-il de pirates qui écumaient autrefois la baie. Des poissons sèchent au soleil. On circule de maison en maison dans un véritable labyrinthe de planches.
Bonus : Macao
Si vous en avez assez de manger chinois, vous pouvez toujours aller passer quelques heures au Portugal. Macao se trouve à 1h30 de bateau de Hong-Kong (ou de route en prenant le pont / tunnel). Là un fort portugais, une cathédrale dont il ne reste que la façade, un centre ville avec des petits pavés en marbre blanc et noir, des églises baroques vous transportent en Europe. Les maisons sont globalement beaucoup plus pauvres qu’à HK mais les casinos sont luxueux.
Envoi
Ce voyage a été une véritable découverte. 15 jours c’est bien mais… il faudra revenir car il y a encore plein de choses à voir. Espérons que les problèmes entre Hong-Kong et son pouvoir de tutelle trouveront une solution pacifique.
Pour voir plus de photo de mon voyage, je vous conseille d’aller sur la page suivante Hong-Kong, les photos
Vous pouvez également voir un excellent reportage sur Hong-Kong sur le site Loin d’ici